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La plantation d’épine-vinette est-elle autorisée ?

La plantation d'épine-vinette est-elle autorisée ?

L'arbuste a été arraché durant des siècles à cause de la rouille du blé qu'il transmettait. D'après certains botanistes, la culture en a été interdite dès le XVIIe siècle. Un décret du 7 juin 1912 demandait l’arrachage au voisinage des champs, en bordure des bois et le long des voies ferrées ; un arrêté du 1er juillet 1951 interdit la plantation de B. vulgaris à moins d’un kilomètre des champs de céréales. Source : http://fr.groups.yahoo.com/group/tela-botanicae/message/38607 Est-ce que cet arrêté est toujours d'actualité ? Personne du réseau Telabotanica n'a pu me répondre pour le moment. On trouve des berberis vulgaris à la vente... mais le jardinier doit-il la planter à 1 km des champs de blé ? Existe-t-il une réglementation en la matière ? Pour info, l'épine-vinette est interdite à la culture et plantation dans les pays scandinaves et récemment réhabilitée au Canada. Merci pour votre réponse


Une réponse



L'épine vinette ou vinettier, désigne de manière très spécifique le Berberis vulgaris et les espèces apparentées de la section vulgares présentes à l'état spontané en Amérique du Nord, Europe et Asie. Ces espèces sont considérées comme les hôtes secondaires du champignon Puccinia, agent causal de la rouille du blé qui utilise ces hôtes secondaires pour réaliser la partie sexuée de son cycle et donc potentiellement diversifier ses races (voir article récent, en anglais, sur le site de l'USDA : http://www.ars.usda.gov/SP2UserFiles/person/34883/Jin_role_of_barberry.pdf



Il est vrai qu'en France, en Europe et aux USA, des mesures d'éradication de B.vulgaris ont été prises pour limiter les risques pour les cultures. Aujourd'hui, ces espèces ne semblent plus être proposées au commerce par les pépiniéristes. D'autres espèces sont commercialisées, originaires du Japon (B.thunbergii et ses dérivés), ou d'Amérique du Sud (B.darwinii, B. x stenophylla, et leurs dérivés) et bien d'autres, originaires d'Asie (B.candidula, B.wilsonae, ….) ; celles-ci ne sont pas considérées comme des hôtes secondaires de la rouille. Les uSA et le Canada ont défini des listes d'espèces et variétés de Berberis, Mahonia et X Mahoberberis qu'ils autorisent ou interdisent à l'importation (voir par exemple le site officiel canadien, en anglais, http://www.inspection.gc.ca/plants/plant-protection/directives/horticulture/d-01-04/eng/1333479606359/1333480359713 ou encore le site américain : http://www.ars.usda.gov/Main/docs.htm?docid=9751



Des hybrides ont été créés entre B.vulgaris et B.thunbergii ; parmi eux, il faut évoquer le B. x ottawensis et ses nombreux descendants à feuillage pourpre. Cet hybride, créé au Canada par un pathologiste spécialiste de la rouille des blés a donné des descendants ('Auricoma', 'Lombart's Purple', ….) dont le statut d'hôte ou non hôte de semble pas avoir encore été tranché. Le croisement entre une espèce hôte (B.vulgaris) et non-hôte( B.thunbergii) a très probablement conduit à des descendants au comportement variable.



Les services de la protection des végétaux (http://pv.agriculture.gouv.fr/listesrpv.htm) sont seuls en mesure de dire l'état actuel de la législation en France à cet égard.



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