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L’excès d’amendement peut-il tuer ma plante ?

L'excès d'amendement peut-il tuer ma plante ?

Bonjour,

je viens de planter des arbres fruitiers, et j'ai peur de leur avoir apporté trop de bouses de vaches, ce qui pourrait les brûler. J'ai une terre très calcaire et caillouteuse, aussi ai-je voulu leur chercher une terre plus "noire" et plus riche.

Je me demande si j'ai bien fait car j'ai peur d'en avoir beaucoup trop mis près des racines...
Qu'en pensez-vous, risquent-ils de ne pas résister ?

Nom de la plante :</strong
pommier, abricotiers et kiwis

Terre de la plante :</strong
En pleine terre

Situation de la plante :</strong
Au jardin

Exposition :</strong
Ensoleillée

Situation géographique :</strong

Col de petite montagne (550m)

Type de sol :</strong

Très calcaire

Symptômes :</strong

Néant

Actions :</strong

Plantation de 2 jours

Traitements :</strong

Seaux d'eau réguliers

Remarques :</strong

Jardin extrêmement venté, les températures peuvent être très chaudes ou vraiment très froides.


Une réponse



Selon l’amendement utilisé : oui



Pourquoi :



Rappel de la définition d’un amendement organique (norme NFU 44051)



« matières fertilisantes composées principalement de matières carbonées d’origine végétale, ou animale et végétale en mélange , destinées à l’entretien ou à la reconstitution du stock de matière organique du sol et à l’amélioration de ses propriétés physiques et/ou chimiques et/ou biologiques »



Ce qui différencie un engrais d’un amendement organique est, notamment, qu’un engrais a une concentration en N (azote) P (phosphore) ou K (potassium) au minimum égale à 3% en poids de matière brute, ou bien que la somme du N+P+K est au moins égale à 7% , l’engrais a donc principalement un effet chimique sur le sol : apport d’éléments nutritifs plus ou moins directement assimilables par la plante, mais peu d’effets physiques et biologique, contrairement à un amendement organique.



Donc si vous utilisez en excès un amendement organique riche en matières d’origine animale et en matières végétales jeunes (pauvres en lignine et cellulose , mais relativement riche en azote), les microorganismes du sol le minéraliseront relativement rapidement et donc vous risquez d’apporter trop d’éléments fertilisants ce qui aura pour conséquence, au pire, de bruler les racines, ou si non de fragiliser la plante vis-à-vis des attaques parasitaires .et  des champignons pathogènes



Ce mot amendement organique regroupe un large éventail de produits, certains sont bruts comme par exemple les fumiers frais : dans ce cas le risque d’excès d’éléments nutritifs est  très important, alors que les fumiers compostés , du fait qu’ils ont subi un processus de décomposition et de transformation contrôlées des produits organiques sous l’action de populations microbiennes évoluant en milieu aérobie, présentent moins de risque de phytotoxicité en cas d’utilisation en excès.



A l’inverse, une matière végétale brute, comme par exemple de la paille broyée (riche en cellulose et lignine, mais pauvre en azote), qui est également considérée comme un amendement, incorporée au sol provoquera ce qu’on appelle une « faim » d’azote : pour la transformer en humus, les microorganismes du sol consommeront une grande partie du stock d’azote qu’ils trouveront dans le sol, au détriment des végétaux qui y poussent. Dans ce cas les végétaux souffriront (transitoirement) d’un manque d’azote .



NB : nous avons considéré que la question portait sur les amendements organiques,



S’il s’agit d’amendement minéraux basiques (carbonates de calcium, chaux, dolomie, etc….)là aussi le respect des doses s’impose ; ils sont utilisés pour maintenir ou remonter le pH du sol, un excès d’apport aura des effets négatifs sur la plante qui se traduiront par des blocages dans l’assimilation de certains  éléments nutritifs provoquant ainsi des carences dites « induites » : l’élément nutritif est présent dans le sol mais la plante ne peut pas l’assimiler.

Je vous invite donc à respecter les doses préconisées.



Il faut aussi vérifier le pH régulièrement, en particulier dans les sols très calcaires et éventuellement faites faire une analyse de sol.



Dans le cas présent, les positions très ventées et soumises à de forts écarts de températures entre jours/nuits ne sont pas favorables à bon développement des arbres fruitiers. Il est sans doute difficile de changer la température mais il est peut-être possible de placer des brise-vents. Le vent est terrible et dessèche rapidement les végétaux. Donc ne pas oublier d’arroser tout en évitant les excès d’eau qui peuvent asphyxier les racines.



 


Sol, substrats et amendementsTechniques horticoles