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Le savoir au Jardin

Les experts de la SNHF vous répondent

lutte doryhores

Bonjour,
Je cultive au minimum 500 m² de pommes de terre. Sachant qu'au 1er janvier certains produits seront interdits, que me conseillez vous comme moyen de lutte ?
Il n' est pas possible de ramasser les adultes sur cette surface, on est très vite débordé, ça fait 40 ans que je fais l'expérience toutes les années, au bout d' un certain temps, je suis obligé de prendre le pulvérisateur.
Merci d'avance


Une réponse


Bonjour,
L’application de la loi Labbé, à partir du 1er janvier 2019, interdit l’emploi des produits phytopharmaceutiques de synthèse dans les jardins amateurs et de ce fait engage les jardiniers amateurs à recourir aux méthodes de biocontrôle basées sur une bonne connaissance et une fine observation des plantes dans leur milieu de culture, du cycle biologique des bioagresseurs en lien avec les conditions microclimatiques et de l’emploi mesuré et bien ciblé de substances autorisées dans les jardins, portant la mention EAJ.
Concernant les doryphores il faut considérer que les premières contaminations se font à partir d’adultes conservés dans le sol qui vont émerger lorsque la température du sol atteint 14°C. Il est donc indispensable de contrôler la température du sol à 20cm de profondeur avec un thermomètre approprié. Il est inutile de traiter avant cette période et les premières observations du feuillage devront débuter à ce moment. Elles devront commencer par les bordures extérieures de la parcelle de pomme de terre (endroits les plus ensoleillés). Les premières pontes éclosent en 4 à 10 jours et les premiers dégâts des larves débutent. Le cycle complet de l’insecte dure 5 à 6 semaines et les générations se superposent. Ceci explique le fait que l’on voit toujours simultanément, des œufs, des larves et des adultes sur les feuilles.
Sachant que les doryphores attaquent la majorité des plantes de la famille des Solanacées, il est souhaitable d’éliminer les plantes adventices de cette famille notamment les Morelles et les Belladones pour ne pas constituer de foyers réservoirs.
Parmi les produits désormais utilisables, les produits commerciaux à base de Pyrèthres sont efficaces essentiellement sur les larves, moins mobiles et plus sensibles à l’insecticide. Ces produits doivent être utilisés avec parcimonie car ils ne sont pas sélectifs et détruisent également les auxiliaires. Ils agissent par contact mais l’action par ingestion du feuillage traité est limitée par la dégradation rapide du produit par la lumière solaire. Tenant compte de ces contraintes, il est souhaitable d’utiliser les produits à base de pyrèthres dès le début des attaques et de manière localisée sur les foyers par des pulvérisations en gouttelettes fines enveloppante réalisées le soir par temps couvert. Au cas où cette action se révèlerait insuffisante, il est souhaitable de poursuivre la protection en utilisant un insecticide à base d’huile de colza. Ces produits classés dans la catégorie des substances naturelles agissent principalement par asphyxie des œufs et des larves par contact. S’agissant d’huile de qualité alimentaire les produits sont sans risques pour l’Homme et sans impact sur l’environnement mais leur efficacité est conditionnée par la qualité de la pulvérisation.
Les teneurs en substances actives variant souvent selon les présentations commerciales, il est indispensable de respecter scrupuleusement les doses indiquées sur l’emballage des produits.
Il est aussi important de savoir que la pomme de terre accepte un certain niveau de défoliation sans perte de récolte.
Vous pouvez consulter utilement la fiche doryphore sur pomme de terre, page 170 du guide d’observation et suivi des bioagresseurs au jardin disponible sur www.jardiner-autrement.fr


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